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Dick Turpin, bandit anglais du dix-huitième, adapté en bande dessinée.

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Vianello
Dick Turpin
Mosquito 
Fev 2013

Richard Dick Turpin, braconnier, bandit de grand chemin, paillard, vécu dans le conté de Yorkshire au dix huitième siècle.
Sa vie fut malheureusement courte car il fut pendu à York le 07 Avril 1739, pour vol de chevaux.

Dans ce récit de 60 pages, divisé en deux chapitres, l'auteur nous conte ses aventures, mêlant pillage de carrosses et galipettes avec les dames, jusqu'à la vengeance de son ami brigand Crafty.
Dick Turpin est présenté comme un élégant jeune homme, plutôt raffiné*, qui, masqué, s'en prend, souvent seul, et à cheval, aux grands de ce monde.

On avait déjà eu l'occasion de dire plutôt du bien de Lele Vianello, compère d'Hugo Pratt dans ses grandes heures italiennes, à l'occasion de la parution de : Cubana, chez le même éditeur, réalisé avec son ami Guido Fuga. Voir : Cuba hey, Cuba ho :  Mosquito, Sven, Cudd et Pratt !
Ici, seul au manette, son nom apparaît plus grand que le titre de la "série", laissant planer un doute sur l'identité de l'un et de l'autre.
Case 5 de la planche 1 ©Mosquito/Vianello

Dans ce récit, pas de couleur, mais cette fois-ci un trait noir et blanc fleurant bon Jesuit Joe, cependant bien différent du grand maître, dans ce que celui-ci nous régalait d'une technique aux touches d'encre beaucoup plus jetées et impressionnantes.
Vianello se débrouille néanmoins très bien, et si ce récit emprunte beaucoup aux classiques des histoires de bandits à la façon de Mandrin, ou de Fanfan la Tulipe, on est cependant surpris de l'apport amérindien en milieu de livre, via l'apparition de deux guerriers Mohicans, avec lesquels notre héros aura fort à faire. 
A ce moment-là Fort Wheellng est proche, et pendant quelques instants, on se prend à rêver de courses sans fin au millieu des bois.
Mais Dick Turpin se défait assez rapidement des deux indigènes, d'une manière plutôt drôle, rompant définitivement le charme.

Ce dernier opère quand même tout au long du volume, faisant de Dick Turpin une assez bonne bande dessinée à caractère historique, qui se lit avec plaisir, nous permettant au passage de découvrir une version romancée de l'existence de ce bandit anglais.

A voir : des planches sur le site des éditions Mosquito

*Dick Turpin était en réalité fils de boucher et les faits historiques entourant cette histoire sont à lire sur l'article qui lui est consacré sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Dick_Turpin

Meilleurs voeux 2014 !

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Et avec de la BD franco-belge classique ou indépendante, du manga,
ou tout autre bon bouquin... ça marche aussi !
:-)

Qu'au moins l'un de vos vœux se réalise cette nouvelle année en 4.

Parce que j’aime les bandes dessinées (...)

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1ere apparition du Silver surfer en France :
Notez la traduction limitée.
  J'ai eu la chance pour mes quarante ans, il y a donc une poignée d'années, :-) de me voir gentillement offrir, par une collègue de travail (et amie), un ouvrage dont je connaissais pas l'existence, et qui m'a râvit.
On n'aurait pu me faire alors davantage plaisir, car je ne m'y attendais pas du tout.

Il s'agissait d'une édition (familiale je suppose, très bien conservée), des "Chefs d'oeuvre de la Bande dessinée", éditions Planète, 1967, gros bouquin au format A5 de 480 pages sur papier épais (!!) étonnamment réalisé.
Celui-ci propose une anthologie de la bande dessinée, européenne et américaine, avec, et c'est le truc vraiment original qui n'a à mon sens jamais été reproduit depuis : des reproductions de planches complètes de nombreuses séries, sur 10 pages parfois (!), en noir et blanc et en couleur, entre chaque chapitre.


La présentation était déjà intéressante pour l'époque (quoi que le milieu était en pleine professionnalisation, tout comme la critique qui s'organisait, ainsi que les festivals*), avec des chapitres/thématiques au demeurant cassez "classiques" : "Les farceurs, les Surhommes, les héros, les animaux, les insolites", ..mais avec une diversité et une qualité de reproduction inégalée en France.

Jugez par vous même : on y trouvait à côté de BC, ou les Pieds nickelés (épisode fameux de la première guerre mondiale), du Ec comics (Starlight, Overlooked, About face, Monster rally), avec Angelo Torres, Wallace wood, ... du Jack kirby en couleur (avec la première apparition du Silver surfer recensée en France), (pages 151 à 160), du Blueberry, du Barbarella, du Poivet et les Pionniers de l'espérance (et l'incontournable épisode du jardin fantastique), du Burne Hogart grande époque (8 planches), du Franquin en couleur, du Gillon, ...  Mandrake, le Spectre, Superman et les fourmies, Flash Gordon, Jodelle, Prince Valiant, Illico, Popgo, Alley OOp... et j'en passe.
Un des rares absents : Gasoline alley de Frank King.

L'idée ici n'est pas de vous donner à lire sans lire ce magnifique livre, mais à démontrer combien il a su passer l'épreuve du temps, et combien, 47 ans après, il reste toujours aussi agréable à parcourir et à lire.
Chaque notice de tête de chapitre étant rassemblée et présentée par Jacques Sternberg, Michael Caen (responsable éditorial dans Creepy et Eerie, tout s'explique pour les Ec !), et Jacques Lob, excusez du peu.
Quand à la préface, personne d'autre que... René Goscinny. 
...Son texte valait tellement le détour, que je vous en propose en extrait (long je vous l'accorde, mais c'est pour la bonne cause. Il fait 4 pages en tout) :

 (*) 1965 : Festival de Lucas, (Italie) premier festival de Bande dessinée européen (et mondial), suivi par celui d’Angoulême en 1974.

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(…) Parce que j’aime les bandes dessinées; je les aime même au point d'en faire mon métier.
Etrange métier en vérité, que celui qu'exercent des hommes sérieux en apparence (mais en apparence seulement), qui, pour gagner leur vie, racontent des histoires à l'aide de petites images et de ballons remplis de texte. Mais c'est aussi un beau méfier, puisque, pour chaque auteur de bandes dessinées, représente la réalisation d'un rêve d'enfant.

Nous avons tous, en effet, commencé par tracer les traditionnels petits dessins en marge de nos cahiers d’écolier; plus tard,nous avons refusé d'écouter les conseils des gens raisonnables, qui nous engageaient vivement à choisir des professions honorables.. Mais aux diplômes et aux pignons sur-rue, nous avons préférées nous faire les chantres des petits bonshommes, qui font « bing ! » en tombant.

Il faut accepter des sacrifices, quand on veut réaliser un rêve d’enfant, et la bande dessinée est un métier aussi prenant que difficile, où l’amateurisme est impossible. Nos petits bonshommes n'acceptent de vivre - et de nous faire vivre, par la même occasion -, que si nous nous occupons d'eux pendant, de longues, heures, tous les jours. Sinon, ce sont eux qui nous laissent tomber, bing!

Donc, si dans un quelconque endroit de villégiature, vous remarquez un monsieur, qui, au lieu d'être sur la • plage comme tout le monde, travaille enfermé dans sa chambre, d'hôtel, il y a des chances pour que ce soit un dessinateur qui a cédé aux objurgations de sa femme excédée-« Cette année, bandes, dessinées ou pas, nous partons en vacances!» Il est là, le malheureux, et il soupire en entendant les cris joyeux qui montent de la plage. Il souffre, se lamente,et se demande pourquoi il a choisi d'exercer ce fichu métier. Et vous savez ce qu'il fait, notre pauvre dessinateur, pour se détendre un peu? Il trace des petits dessins en marge de ses dessins !

Il semble donc évident que notre métier nous passionne. Et quand nous nous réunissons, avec la ferme décision de ne pas parler boutique, malgré tous nos efforts la conversation revient vite aux mérites comparés de la plume et du pinceau, du papier à grain et de la carte à gratter, des petits bonshommes qui font « plouf! » et des petits bonshommes qui font « bing ! » Et puis, bien sûr, nous aimons lire les bandes dessinées.
Mais nous sommes des passionnés raisonnables, et nous préférons un bon livre ou un bon film à une mauvaise bande dessinée. (Il y en a; elles ne figurent peut-être pas dans cette anthologie, mais il y en a) Cependant, et cette lapalissade faisait, il y a peu, figure de déclaration révolutionnaire, nous préférons une bonne bande dessinée à un mauvais livre ou à un mauvais film. (Il y en a aussi.)
Red Superman, avant Superman Red (son)
De belles pages de garde, rigolotes.

Pour nous, la bande dessinée est avant tout un moyen d'expression qui en vaut un autre, mais qui a l'avantage de nous convenir parfaitement. Et à ceux qui disent: «A cause de vous, les gens perdent l'habitude de lire, parce que du texte, il n'y en a pas lourd dans vos petits ballons», il est facile de répondre finement que la qualité d'un texte ne se juge pas au poids. Sinon, le travail des critiques serait exagérément simplifié, et ils seraient tous d'accord pour reconnaître que la qualité littéraire de l'annuaire téléphonique de Paris est infiniment supérieure à celle de l'annuaire de Maubeuge, par exemple.(Que les Maubeugeois me pardonnent; c'est la quantité qui est en cause, non la qualité, je le rappelle.)

Curieuse destinée que la nôtre, d'ailleurs, depuis quelques années assimilés par certains à l'idiot du village, comparés par d'autres à Victor Hugo ou à Balzac"« Il assassine son épicière parce qu'il lisait des bandes dessinées !» titrent les uns, pendant que les autres prennent nos petits bonshommes pour sujet de leurs thèses universitaires.

Si nos adversaires ne nous inquiètent pas trop, il faut avouer que certains de nos amis nous font un peu peur. Nous, auteurs de bandes dessinées, ne sommes jamais des exégètes. L’analyse de nos œoeuvres nous plonge tour à tour dans la stupéfaction, l'hilarité, et même, parfois, la colère. Dans la confusion, aussi, et je pense à tel de mes confrères que l'on félicitait pour le trait hésitant d'un de ses dessins, en y voyant je ne sais plus quelles intentions métaphysiques, alors que lui se souvenait parfaitement de la magistrale gueule de bois qui avait momentanément perturbée sa maîtrise habituelle. (…)

(© Gosciny, extrait de la préface de "les Chefs d'oeuvre de la Bande dessinée", éditions Planète, 1967.)

Snowpiercer : changer à un prix.

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Snowpiercer
Bong Joon-ho
2013

Vu hier in extremis à Roanne, (en VO dans une salle Art et essais), le dernier film du célèbre réalisateur de « The host* », adapté de la fameuse bande dessinée "Transperceneige" de Lob, Rochette et Legrand.
Paru dans un premier tome en 1984 chez Casterman (et prépublié dans A suivre dés 82), ce récit étrange de science-fiction noir et blanc scénarisé par Lob et d’abord dessiné par Alexis, décédé au bout de seize pages (…), était apparu comme une sorte d’ovni dans le paysage bdphile d’alors. Non pas que l’on ai pas lu de récit étranges jusqu’à alors.
Moebius
et les auteurs de Metal hurlant entre autre avaient bien ouvert la voie dans les 70’s, et la revue A suivre n’avait pas été avare non plus de bizarretés (remember: « Ici même » …)

Jean Marc Rochette, repreneur du dessin, n’a, il me semble, en ce qui le concerne, jamais vraiment eu le succès qu’il aurait pu mériter, avec des récits comme « Himalaya vaudou, Requiem Blanc », ou le « Dépoteur de Chrysanthèmes »... mais, sans doute son style noir et gris très personnel (pouvant parfois évoquer Varenne) a peut-être trop oscillé entre réalisme et humour (voir les personnages animal de la série « Edmond le cochon », ou d’autres titres tels « Panique à Londres »..) pour bien accrocher le lectorat.

Le dessin gras et rond de Rochette

N’empêche, ce Transperceneige avait marqué les esprits, et il faudra attendre 1999 pour qu’une suite soit donnée en deux tomes à ce pavé dans la mare, car Lob décède en 1990.
C’est Benjamin Legrand, autre complice scénariste et réalisateur qui offre un final à ce dorénavant triptyque. Mais l’histoire du livre est déjà compliquée, et de l’eau passe sous les ponts.

Bong Joon-ho, réalisateur coréen, et amateur de bande dessinée repère en 2005 dans une boutique coréenne le roman graphique et décide d’en proposer une adaptation. Fort de ses succès consécutifs avec The Host et Mother, il faudra attendre néanmoins 2010 pour que le projet se mette vraiment en branle.
Il sera tourné en 2011 en république tchèque avec un casting anglo-coréen étonnant : Tidla Swinton, vue récemment dans Narnia, maquillée à outrance avec un dentier lui donnant l’apparence d’une vieille peau revancharde et idiote, Chris Evans (Curtis, le héros), récemment vu dans Captain america,Song Kangho et Ko Asung; déjà vus en père et fille dans the Host, John Hurt (Gilliam, le vieux « sage » pas si sage de la queue du train), Jamie Bell (Edgar, le jeune comparse de Curtis), bien connu pour son rôle marquant de Billy Elliot, et Ed Harris, l’infâme Wilford, inventeur de ce train fou.
Des scènes à l'esthétique travaillée

Le réalisateur a cependant averti qu’il n’en ferait pas une adaptation trop fidèle, souhaitant développer des idées personnels autour de ce train  sensé représenter l’humanité, répartie en compartiments, dans un véhicule lancé à grande vitesse dans un décor apocalyptique de nouvelle ère glaciaire, suite à de malheureuses expériences climatiques.
Mais les amateurs du roman graphique ne seront pas déçus.

Certes, les arpenteurs du récit papier, ces hommes en combinaison matelassée qui doivent régulièrement sortir à l’extérieur pour voir ce qui se passe n’ont pas été retenu dans l’adaptation. Certes, l’idée du second train qui arriverait en sens inverse, sur ce parcours de plusieurs milliers de kilomètres en boucle durant un an, et qui permet à Wilford de maintenir un semblant d’ordre et de crainte a été purement remplacé  par une dictature d’extermination systématique (les fameux 74% d’équilibre).
Mais dans l’ensemble, la trame est plutôt bien respectée, et la morale est sauve, voire même différente.

Dans le livre, Curtis est plus seul, et beaucoup plus « intégré rapidement aux nantis, qui essaient de l’utiliser, malgré eux; tandis que dans le film, il est chef de la rébellion, et il faudra attendre la toute fin pour qu’il soit tenté par le maître de la machine. (On  note d’ailleurs que dans la bande dessinée, il n’y pas un mais au moins deux maîtres, dont un fantoche (un robot dont les messages passent en boucle sur un écran), et un survivant qui mène l’ancienne machine, qui a été récupérée et arrimée à la deuxième dans le plus grand secret).
Le pouvoir seul, c'est une dictature

Pas de véhicules volants sortant non plus dans le film : on reste confiné à l’intérieur jusqu’à la toute fin. Mais l’angoisse n’en est que plus forte, et à ce titre la scène de rencontre entre les rebelles et la milice noire, armée de haches et cagoulée est plutôt sombre et froide. Bong Joon-ho, distille un courant d’air très glacial à ce moment là, avec un silence et des gestes révélateurs qui fond circuler un frisson dans l’échine.
Le fait que les lumières soient ensuite éteintes, par le passage du train dans un tunnel rajoute à cette ambiance.
74%  : ce qui doit rester !


On notera aussi l’aspect beaucoup plus développé de la vie à l’avant du train, vie qui avait été quasiment éludée dans la bande dessinée.
Baignoires, salons de thé, de lecture, école (fameuse scène d’endoctrinement avec une maîtresse clownesque à souhait : (Alison Pill : une charge contre l'éducation telle qu'on la vit aujourd'hui ?), boîte de nuit et drogues à volonté… le confrontation est abrupte et non dénuée d’humour.
L’idée de la drogue, qui servira au final d’échappatoire, est aussi une très bonne idée.

Une arche où la vie animale est davantage respectée que la vie humaine

Autre scène magnifique : celle de l’échange de tirs à travers les vitres du train, lors du passage de ce dernier dans un virage. En dehors de l’aspect purement photogénique (passage sur un pont d’une centaine de mètres), l’idée offre avant tout une dynamique rarement vue. C’est à ce moment là que le réalisateur amène aussi un indice (supplémentaire) sur l’éventuelle issu du film : un flacon de neige qui traverse une vitre impactée.
On reconnaît là la poésie des réalisateurs coréens, et on y reviendra, mais un studio Hollywoodien ne nous aurait certainement pas proposé ce genre de détail.

Et l’on arrive logiquement à la fin, qui, à mon sens, manque un tout petit peu de tension.
J’aurais souhaité que Curtis soit un peu plus fragile à ce moment là, pour pouvoir un peu mieux « entendre » l’appel de Wilford à prendre sa place. Certes, on nous a révélé sa fragilité issue de ses débuts à l’arrière du train (et là encore, Bong Joon-ho ajoute le détail de la vraie survivance avec l’aspect cannibalisme, je crois, non évoqué dans le roman graphique). Et si la dichotomie qui s’opère à ce moment là à entre lui (qui redevient un pion), et Namgoong Minsu et Yona, qui eux, luttent plus que jamais pour leur survie donne à voir le dilemme de personnalité et de temps (faire vite, et prendre une décision), on se trouve dans une scène longue et un peu confuse, débordée en cela par l’apparition des night clubers « zombies » (car drogués), et du méchant  «"Terminator" (qui ne meure jamais).

N’empêche : le réalisateur retombe sur ses pieds en optant pour le bon choix : celui de l’issue fatale, et de la mise à mort du héros, telle que dans la bande dessinée.
A un détail près : il offre une fin en deux temps, avec, et c’est le beau geste : une morale supplémentaire :

Dans une société en crise, où la (sur)vie est basée sur l’injustice et tourne en rond, il existe peut-être une issue, si l’on accepte de souffrir et de changer ses habitudes, quel qu’en soient les sacrifices. Il faut tenter, pour découvrir ce qu’il y a « ailleurs »; ...mais cela à un prix.

En 2014, en France, comme partout ailleurs d’ailleurs dans le monde, ce genre de message ne pourra manquer de parler aux spectateurs les plus attentifs.

(*) The Host, de 2006 : superbe film où le réalisateur revisite le thème du Gozilla de belle manière.
La folie des hommes crée en effet un monstre difforme via ses déchets marins. Celui-ci d’abord léthargique et handicapé, arrive sur terre à cause d’un suicidé qui devient sa nourriture, et affolé, se réfugie dans des égouts. Il enlève une fille…


Jean Rouppert et les grands desseins de la guerre de 14

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Aperçu de la vitrine (avec reflet)
Viens de profiter du beau temps et de congés pour me balader. Passant devant le musée Déchelette, Roanne, j'ai été très heureusement surpris de découvrir la vitrine du moment, consacrée à Jean Rouppert, Lorrain né en 1887, mort en 1979, superbe dessinateur de la grande guerre, mais pas que.

>  Ici nous sont présentés : pointe noire; sanguine et encre noire sur bon papier, avec l’œil satirique et désabusé que l'on aime, sous la forme de légendes bien senties.

Ces dessins sont issus d'un portfolio grand format édité après la guerre de 14-18, et si Jean Rouppert se trouve honoré à Roanne, c'est qu'il s'est marié avec une demoiselle de Saint Alban les eaux et y a habité à partir de 1932.

Un livre existe sur lui : Jean Rouppert, un dessinateur dans la tourmente de la Grande Guerre(Ronald Muller, Paris, L’Harmattan, 2007), mais il semble à première vue que cet ouvrage ne mette pas franchement en exergue ces dessins magnifiques.

Comme le font justement remarquer les panneaux du musée : vivement qu'un éditeur se penche sérieusement sur ceux-ci.

Je ne connaissais pas. Merci donc au musée.  Et ne manquez pas ce moment de bonheur.


Les godillots sont lourds, dans la flaque,
...les godillots sont lourds…
(Changez de route, …en temps de paix !)

"La belle ouvrage"
Les 2 dessins ci-dessus issus de :
http://jeanrouppert.info (©)



Nick Fury, un S.E.R.V.O lent ?

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A l'heure ou les Avengers ont la côte sur le grand écran, et que Samuel L Jackson interprète le directeur du SHIELD, on se dit que ce personnage et ses apparitions sous forme comics, traduites en français vont déferler.
Il serait en effet temps, après une période de vache maigre.

...Et pourtant, les "débuts"étaient prometteurs, en 1967, lorsque Jim Steranko, dans un style très Jacques Kirby*, (son créateur, avec Stan Lee), l'a mis en scène, en train de grimper aux hauts murs d'une tour... (voir le premier épisode de cette série, sur CBR)
> On se reportera d'ailleurs au superbe reportage diffusé par Arte ce mois-ci pour entendre Jim Steranko himself parler de son personnage et de cet épisode fameux, pas le premier du personnage, mais un des plus ahurissant et psychédélique. (In : "Super héros l'éternel combat part 2/3)
Un 1er épisode révolutionnaire.
© Marvel/Steranko 1967
http://www.arte.tv/guide/fr/048390-002/super-heros-l-eternel-combat-2-3


Ca tombe bien, ces épisodes, complètement déments, et quasi inconnus des lecteurs non anglophiles (car il existe de belles intégrales de cette période aux USA, cf : Nick Fury: Agent of Shield (2000); ou S.H.I.E.L.D. by Jim Steranko: The Complete Collection (2013)), ont cependant déjà été traduits (mais oui !) en 1979, par les Humanoides associés.  On ne s'appelle pas Jean-Pierre Dionnet pour rien, tiens !

Depuis, en France, Semic avait proposé quelques fascicules brochés de la période 90, moins culte, et c'est tout.
Voir : http://www.bedetheque.com/serie-3134-BD-Nick-Fury-Semic.html

Gageons donc que l'actualité va remettre au goût du jour ce personnage fantasque, et qu'il ne sera pas nécessaire de fouiller le web et les brocantes pour le lire dans la langue de Molière. Car on aimerait le voir autrement que dans ce rôle discret et de second plan qu'il a au cinéma.

...Ceci dit, il faudra se lever de bonne heure pour supplanter, en terme d'édition, ce bel album cartonné grand format de 96 pages ! (noir et blanc ET couleur pour les 20 dernières pages)

(*) Si Steranko ressemble à du Kirby, c'est uniquement sur certaines scènes couleur et dessins particulièrement dynamiques, et on ne lui reporchera pas, bien au contraire, parce que sinon, celui-ci a su développer son propre style, en usant entre autre de différentes techniques, donc les trames, et les effets psychédéliques de l'époque. Le pop art est d'ailleurs très présent dans ces épisodes.

Steranko parle sur Arte, et c'est... bien !
Super héros l'éternel combat part 2/3



Pourquoi il faut voir Captain america "Le soldat de l'hiver" au cinéma !

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Les hommes de...qui ?
Une affiche alternative finalement assez représentative
La suite plus ou moins attendue de cette licence Marvel , historiquement à forte connotation patriotique était attendue sans grand espoirs en ce qui me concerne.
Le premier voler  "First avenger", réalisé par Joe Johnston était pourtant réussi. Le décalage temporel du personnage, congelé dans les années 40 et réveillé de nos jours fournissant un cadre agréable au scénario.
Mais sortit de l'effet présentation d'un premier chapitre lié à un personnage populaire (aux moins pour les amateurs de comics) et le facteur action, il ne restait finalement pas grand chose.

Dans cette suite réalisée par les frères Anthony et Joe Russo (1), le ton est résolument différent, et surtout le scénario béton.
Chris Evans trouve quant a lui un rôle vraiment à sa mesure et ferait presque oublier le jeune gosse de riche qu'il incarne en tant que  torche humaine dans les Quatre fantastiques.
> Plus costaud, plus sérieux, plus intelligent.. on y reviendra plus loin.


Mais l'actrice qui retient l'attention, c'est vraiment Scarlett Johansson, qui affiche un professionnalisme et une expérience bienvenus dans ce genre de blockbuster. ...Pas que les adaptations comics ne soient que des refuges pour auteurs et acteurs de seconde zone.... Bien au contraire, on a clairement compris qu'au delà des séries toutes puissantes, les compagnies concernées puisaient de plus en plus dans les scénarios les plus exigeants de la production comics moderne.
Ici, pour ce Soldat de l'hiver, les scénaristes se sont inspirés d'une histoire (un run : série d'histoires) écrite non pas dans les années 40, (Le 1er Captain america, inconnu du public français date de Décembre 1940 !), mais en 2012, par Ed Brubaker.
1er tome du run



Un mix entre tradition et modernité donc, où l'aspect super-héros n'est pas le plus mis en avant, mais presque relégué au second plan, derrière une thématique politique et d'espionnage, dans un contexte de guerre froide, (les russes), pourtant bien hantée par les savants fous nazis.
Ce sont eux qui créent ce soldat de l'hiver, sorte de Hellboy bien humain finalement, chargé de supprimer le Captain america et son équipe.

A la tête de cette équipe : Nick Fury, à nouveau interprété par Samuel Jackson, (après Avengers et les autres licences Marvel cinéma récentes), qui d'entrée va goûter à la douleur (…)
Car c'est un des points forts du film, qui joue à fond sur la corruption et le complot : notre meneur d'homme est gravement mis en danger, pour ne pas en dire plus.

Et c'est l'occasion d'une valse (d'un cache cache) entre les bons et les mauvais, où chaque agent va sonder l'autre et va se sonder lui-même pour comprendre qui est avec qui, qui travaille pour qui.
Une géniale mise en abîme de la vie politique actuelle, des relations entre employés et employeurs... (et de la bureaucratie), où l'on verra traités finalement les thèmes de la loyauté, de la méfiance, de la naïveté ?!… qui peuvent mener à sa (propre) perte. (Voir les scènes de panique dans le complexe de bureaux du Shield, lorsque l'annonce est faite de l'infiltration..., ou la scène de l'hésitation du lancement du programme dans la salle des machines...)

On pourrait ironiser en affirmant que sont "congelés" beaucoup plus de personnes finalement dans la vie courante que seulement ce capitaine, bien au fait de ce qui l'entoure, avec une morale à toute épreuve, et pas moins naïf que la majorité "bien pensante".
> Encore une évolution du personnage que l'on a beaucoup lu durant quelques années dans un rôle de brave gars un peu conservateur.

Robert Redford est la troisième grande surprise du film, dans le rôle d'un dirigeant charismatique, mais oh combien… dangereux.
Les deux derniers rôles principaux étant tenus par : Faucon, (Anthony Mackie) et Le soldat de l'hiver (Sebastian Stan). Et ce sera l'occasion de superbes chorégraphies de combat : dans les airs (pour faucon, entre autre), et sur terre, avec les pouvoirs intéressants du soldat au bras de métal.


© The Walt Disney Pictures


On est donc partagé agréablement entre l'impression d'être face à un James bond de haute volée, un Sherlock Holmes façon Benedict Cumberbach, ou à du Alan J. Pakula (les hommes du président), pour l'intrigue et les messages délivrés,  mais aussi devant un film d'action plus connu. Ceci dit, les effets spéciaux sont dignes du troisième Iron man, d'Avengers ou des derniers Star trek, c'est à dire le must de ce que l'on a pu voir jusqu'à présent en films d'action avec supers pouvoirs, ce qui peut laisser pantois sur un certain nombre de séquences.
On se souviendra du moment de tension dans l'ascenseur avant la bataille... celle du passage du "pont levis", avec le saut en moto, très fort et culte, ... celle de l'attaque des vaisseaux du Shield/Hydra...

© The Walt Disney Pictures

Il s'agit donc au final d'un grand film, toutes catégories confondues. Recommandé, et très moderne dans ce qu'il dévoile de notre société actuelle. ...Etonnant, non ?
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Pour aller plus loin :

> Un article présentant le rapport de l'adaptation et du comics :
http://tpe-representation-et-realite.blogspot.fr/2012/01/first-avenger.html

> Un site américain consacré aux comics du Captain:
http://www.captainamericalibrary.com/superhero-library/captain-america/captain-america-comics-main-titles.aspx

> La chronique du film sur Comicsplace

 (1) Pas de films de super héros jusqu'à présent, mais des séries TV et de gros fans de comics et de Captain :  Lire l'interview des deux frères ici.

Exposition 14-18, Petit louvre de la Pacaudiere 11 Novembre 2013

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La satire en journal
©Photo : Hectorvadair
L'occasion des commémorations du centenaire de la première guerre mondiale a fait l'objet de nombreuses publications et expositions sur le territoire.

Le petite Louvre de la Pacaudière en a fait partie, lors de l'exposition des 10 et 11 Novembre 2013.

Cette note (et cet album photos, réalisé lors de ma visite familiale, originellement publié sur mon compte Facebook) trouvent leur place ici, par sécurité* et logique éditoriale, eut égard aux autre publications du même ordre. (Rubrique "J'aime beaucoup ce que vous faîtes", ou"Histoire".)


Le livre de l'auteur Jean-Michel Bérerd, présent.
Voir l'album (23 photos), avec quelques légendes, essentiel de la publication originelle.







Les exposants, collectionneurs locaux présents : Sylvie Girbas-Schrimer, Pascal Schrimer, Frédéric Sayroux, Quentin Besson.



 La page du petit Louvre sur le site Roannais.com


Voir une des vidéos d'Avp diffusion sur l'exposition.


(*) Je ne sais ce qu'il adviendra de mon compte Facebook dans quelques temps. Et je suis sûr que ce blog est plus accessible.Cet article est donc antidaté au 11/11/2013, mais est rédigé ce 18 mai 2014.

Ne pas oublier les Martyrs de Vingré, ni le musée Alice taverne

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Affiche issue du site du musée

Le musée Alice Taverne (Ambierle, 42) a ouvert au public en 1951 et été inauguré en 1952 sous l'appellation  "Musée de la Paysannerie et de l'Artisanat Forézien". Il deviendra le musée Alice Taverne à la mort de sa créatrice en 1969.
Il est le fruit d'enquêtes effectuées en Roannais et en Forez à partir des années trente.

Les Amis du musée, association créée en 1981,  a pour objectifs, avec le soutien des collectivités locales et de l'État, de :
    •    conserver, gérer, augmenter les collections réunies par Alice Taverne (1904-1969) ainsi que les ressources documentaires telles que fonds d'archives, bibliothèque, photothèque ;
    •    organiser les visites et les animations à partir de ce patrimoine ;
    •    susciter des recherches dans son champ géographique et pour son domaine disciplinaire ;
    •    publier tous travaux s'y rapportant.

(Infos issues du site : http://www.museealicetaverne.fr/)

Du 30 Mars au 30 Novembre, l'exposition temporaire "L'aube des femmes" est présentée au grenier. J'ai eu l'occasion d'y passer durant la nuit des musées, ce samedi 17 Mai.
Il faut dire que l'information sur cette exposition était bien plus relayée sur le web que celle du plus gros bâtiment de Roanne : le musée Déchelette. Dont acte.
Robert Bouiller, en pleine médiation

Abritée dans le beau grenier aux poutres apparentes du bâtiment principal, ressemblant un peu à celui du petit Louvre de la Pacaudière, cette exposition consacrée à la première guerre mondiale et l'émancipation des femmes à partir de ce moment là, faisait écho justement à celle de la Pacaudière traitée ici il y a peu. (Voir ce lien)


Une vingtaine de personnes avait fait le déplacement  ce soir là, et a écouté avec attention la présentation intéressante et passionnée de Robert Bouiller, secrétaire de l'association.


L'épisode des martyrs de Vingréétait mis en évidence, et on a pu "apprécier" (!) l'injustice de cette mise à mort de six jeunes gens, qui n'ont juste eu que le tort d'éprouver, l'espace d'une montée au front, la peur que chaque être humain peut ressentir face à l'horreur d'une telle situation. Beaucoup de documents mis à disposition ont permis de bien restituer le contexte et le rôle joué par de nombreux civils, dont des femmes, dans la réhabilitation de ces six soldats.





La guerre et les enfants

L'ironie de Rouppert

Jean Rouppert,dont on avait déjà eu l'occasion de parler sur ce blog, est aussi mis à l'honneur, grâce à des dessins de mode en couleur, peu vus jusque là, toujours aussi satiriques, mais au moins plus légers.
L'occasion de rappeler que cet artiste mérite vraiment un ouvrage digne de ce nom, où l'on pourrait apprécier pleinement ses oeuvres graphiques. Lorsque l'on sait que France3 lui a consacré un reportage le 1er mai sur sa chaine régionaleà l'occasion des cent ans de la première guerre, et que celui-ci a vécu à St Alban, pourquoi ne pas imaginer une publication locale ? (Mr Rocher et Thoba's éditions, si vous me lisez, je suis souscripteur !)

Rouppert et la mode (détournée)

Des reproductions,
qui mériteraient néanmoins plus belle mise en valeur




Enfin, l'exposition se termine par une vitrine consacrée aux années folles, (lien avec Rouppert), avec quelques chapeaux, robes, romans célèbres et outils ménagers (dont un drôle d'aspirateur), qui donne à voir la suite de l'émancipation de ces dames…



Une exposition intéressante, et émouvante, dont on regrettera juste l'aspect un peu chiche en termes de moyens (certains sous verres étaient tellement sales et usés qu'on avait du mal à voir à travers les dessins exposés). Mais chacun sait les difficultés que l'association, comme tant d'autres, connait ces dernières années, et cela fait mal au cœur.
...Il serait temps que nos élus se rendent compte de l'importance de telles structures, dont l'objectif, au delà de la conservation, est bien évidemment la transmission et la médiation de valeurs et de témoignages.

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Voir aussi mon album consacré à des Journaux de guerre 14-18 roannais (collection personnelle)


Floc'h : un inventaire un peu long

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Comme l'écrit très bien Leblogdemoon :

"Tout est prévisible chez Floc'h. Son personnage : fils de l'imprimeur des éditions Gallimard, il est l'image du dessinateur dandy par excellence,(...)
Ses thèmes : l'amateur d'art, le bon vieux whisky écossais, les classiques du cinéma, de la peinture, de la sculpture, de la photographie, les vieilles dames de la littérature anglaise…
Rien qui ne soit issu de la bonne société ou qui détonne dans la production de cet aristocrate du dessin très "comme il faut"…" 

Et si on ne peut s'empêcher d'être attiré par ces dessins "très comme il faut", compilés ici dans une maquette agréable de Valérie Gautier, on se lasse malheureusement avant la fin de l'ouvrage.


Personnellement, je retiendrais néanmoins  cette phrase, du chapitre "
Où mène la vie" :



""Il n'y a pas d'existence pour moi sans la pleine conscience d'être unique, sans le développement de son utopie personnelle. Ce "royaume immense, incomparable et presque indécouvert dont je suis l'irremplaçable roi" d'Henri Michaux, c'est là que je veux être, en toute modestie, en toute prétention""


et l'envie de me replonger dans  la trilogie anglaise de cet artiste, réalisé en compagnie de son ami Rivière, puisque malgré lui, le style "ligne claire" qu'il n'a pas souhaité poursuivre, lui colle quand-même bien à la peau, et a fait l'objet d'albums remarquables.

Floch'  :  "Inventaire", (Ed. la Martinière, 2013)

Fu Manchu, du grand Bressy à (re) découvrir.

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Fu Manchu
Robert Bressy, Juliette Benzony, d'après Sax RohmerILV Edition282 pages (996 premières bandes, sur 3673) Juin 2013

Pour tout ceux qui apprécient les histoires policières, l'aventure, le suspens, le roman noir, et la bande dessinée dite classique, la découverte des bandes de Fu manchu, personnage maléfique créé par l'auteur anglais Sax Rohmer en 1913 et adaptées par le dessinateur français Robert Bressy en feuilleton dans le Parisien libéré de 1962 à 1973 est une expérience incontournable.


Non seulement Bressy, connu aussi pour son adaptation, mais là en récit illustré, des Navigateurs de l'infini de Rosny Ainé mérite d'être redécouvert et reconnu comme un grand dessinateur classique, car celui-ci n'a jamais eu de publications en albums au niveau de son talent, (voir ma précédente note à son sujet sur ce blog), mais les scénarios de Juliette Benzony sur lesquels il a travaillé durant 12 ans sont de vrais bijoux.
On pourrait même affirmer que, si on considère la date de l'invention de ce personnage chinois machiavélique au début du XXeme siècle, et qu'on la compare à celle de la création des récits plus connus d'une série comme Blake et Mortimer par Edgar Pierre Jacobs (l'épisodes du Secret de l'espadon par exemple : 1950, avec sa menace "jaune"), l'un a très fortement du influencer l'autre.
©ILV/Robert Bressy/J. Benzoni
C'est donc une aubaine si aujourd'hui, et pour la seconde fois*, une association d'amateur propose la réédition de ces bandes, dans un bel album souple mais épais, au format carré, avec une belle qualité d'impression, qui rend pleinement justice au trait noir et banc tramé de toute beauté du dessinateur.

Quel régal que de se plonger dans les péripéties de l'inspecteur Wayland Smith, de son acolyte le docteur Petrie (un air de Holmes et Watson), de Karamaneh, la belle assistante de Fu Manchu, future fiancée du docteur, du super intendant Weymouth, et de leurs amis de la bourgeoisie londonienne début du XXe siècle). Le tout dans une ambiance colonialiste encore très marquée, avec ses Dacoîts, ses Thugs, ses attaques nocturnes sur les quais, ses fouilles archéologiques en Egypte… Un environnement propice à l'occultisme, et aux plus étranges des récits.

Les Etats-unis ont les Ec comics, nous avons Fu manchu de Robert Bressy !


Merci ILV.

Voir l'article de BDzoom consacré à cette parution.

(*) Les éditions Regards ont déjà proposé en 2009 en tirage réduit de l'intégrale, dont 5 volumes sur 7 ont déjà paru. Les éditions Hachette on proposé un album cartonné couleur des bandes 1 à 156 en 1978. Cette présente intégrale est prévue en 4 volumes.
On peut la commander et/ou la lire en ligne sur : http://www.inlibroveritas.net/oeuvres/29360/dr-fu-manchu-1

Charles Berberian au Castillet de Perpignan : une belle diversité

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Du Castillet, porte d'entrée sous forme de double donjon dans la préfecture catalane Perpignan, datant de 1368, je ne connaissais que le bas, pour y être passé un certain nombre de fois.  (Celui-ci est devenu salle d'exposition en 1963.)
De Berberian : son "Journal", réalisé avec son complice Philippe Dupuy, et quelques histoires lues par ci, par là : Henriette, monsieur Jean, et ses nombreuses illustrations couleur, ainsi que ses carnets de voyage parsemant une carrière déjà bien Remplie.

Charles Berberian est né en 1959 a Bagdad, Irak et a séjourné un long moment à Beyrouth, Liban, avant de s'installer à Paris , suite au conflit que l'on connait.
Un livre avait déjà retracé ses travaux en 2006 (1), mais il est mis cet été à l'honneur à titre plus personnel au sein d'un des plus beaux écrins de la prefecture catalane.



Imposante tour en briques et pierres de 25 m de haut, le Castillet nous offre en effet un superbe voyage dans le temps et l'espace.
Une fois passé le rez de chaussée où l'on peut trouver quelques livres édités par la municipalité a l'occasion du Festival del Disc et Bd ou des précédentes expositions, on passe une imposante porte moyen-âgeuse en bois cloutée pour accéder en colimaçon aux deux étages, avant d'arriver au fait.




Cheval mouvement (Rodolpe Burger/Dupuy-Berberian)

Nous sont présentés d'abord aquarelles et sérigraphies couleur, qui montrent le travail abstrait et naïf de l'auteur, puis on accède rapidement a des carnets de voyage, dessins au stylo ou à l'encre, rapidement tracés, comme l'exige la coutume. New-Yorkshire, Beyrouth, Amsterdam, Tanger...


Hommage à Moebius et au major fatal
Monsieur Jean et Henriette démontrent ensuite le coté narratif du dessinateur, et on apprécie la fluidité et l'intelligence du propos d'un duo d'auteurs très penchés sur la psychologie humaine. Un régal.

A l'étage sont abordés dautres dessins, ainsi que les travaux autour de la Musique, avec affiches de concert, dessins pris sur le vif, portrait d'artistes, pochettes, et les fameuses "Playlist", exemplaires uniques d'illustrations personnelles de disquettes compilation (films ou musique) (2)

Enfin, la dernière salle rend hommage à tous les collègues dessinateurs ayant participé à la réalisation de l'affiche du Festival Del Disc et de la Bd de Perpignan : Riff Rebs, moCdem, Serge Clerc, Ted Benoit, Mezzo, Jc Denis, Baudoin, Jeff Pourquié...

Quelques marches (ouf !) supplémentaires, et on accède au toit du "centre du monde", avec une superbe vue a 360 degrés sur la ville et la catalogne nord.
Il n'y a plus qu'à redescendre.

(1) Tout l'univers de Dupuy et Berberian (éd. Panama, 2006)
(2) Playlist (naïve, 2004)

> 2ème édition "Perpinya de dibuix" du 10 Juillet au 24 Novembre 2014. Castillet de Perpignan.

Nb : Un catalogue de l'exposition, cartonné, format petit comics, en édition limitée est proposé. Il est uniquement disponible auprès de la ville. 20€.

Les sorciers de la galaxie comics : conférence au festival BD et SF d'Ambierle

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Deuxième édition du festival BD et SF dans sa version "full color", c'est à dire dans la grande salle du bas d'Ambierle, les samedis et dimanche 13 et 14 Septembre 2014.
 Plein de bouquinistes de bande dessinées, des super occases, des expositions, des auteurs en veux-tu en voilà, des dédicaces,...

Voir le programme (PDF)

Et.. cette année une conférence (oh, rien de bien extraordinaire), juste une première, samedi à 17 h :
> une présentation originale sur un thème qui me tient à cœur.

Je l'ai intitulée :"Les sorciers de la galaxie comics,
Sf, horreur et épouvante dans les publications françaises
".

 Une revue 100% inédite, noir et blanc de 32 pages, agrafée, limitée à 50 exemplaires numérotés l'accompagnera et sera proposée à la vente aux heureux visiteurs.


Sommaire
- Avant propos de Philippe Morin
- p.3 Introduction : « L'horreur, ce sentiment fascinant ».
- p.4 Les adaptations de romans horrifiques fantastiques en comics (Introduction )
- p.5 EC Comics : les gardiens de la crypte
- p.6 Première définition de l'horreur : Berni Wrightson
- p.7 Les publications françaises en albums.
- p.14 Les éditions Warren et leurs revues françaises (Publicness)

- p.15-16 Pin up Guillaume Griffon
- p.18 Creepy extrait de dépouillement des revues françaises
- p.19 Creepy et Eerie présentent (Delirium)
– p.20 L'ambiance horrifique de Skywald : Cauchemar et Psycho
- p.21 Une suite à Publicness : Metal, l'Echo/Sepcial USA, Epic, Campus...
-
- p.23 Enfants d'Ec : "Bruce Jones présente" (Détail des épisodes)
- p.25 Aujourd'hui aux USA, et en France
Leurs définitions de l'horreur :
Interviews de Thierry Olivier, Laurent Lefeuvre, Guillaume Griffon 

- p.31 Table des illustrations, bibliographie ; Remerciements
- 4eme de couv par Deloupy.
Cette petite conférence sera accompagnée d'une exposition de comics de derrière les fagots.
(Années 60, 70, 80, 90)

Venez nombreux !

Un festival Sf et BD qui s'impose sur le roannais. (Ambierle 2014)

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Pat "My Tiny world"
C'était ces Samedi et Dimanche à Ambierle.

Un festival de science-fiction et de bande dessinée digne de ce nom, près de Roanne, dans un village super sympa, plein de Karacter. :-)  cela fait évidemment un peu penser à notre festival historique Rhône-alpes SF dont on avait été nombreux à regretter la disparition injuste.
Normal, il y a un peu de l'équipe originale derrière, même si l'association à changé *


Ooooohhh.... my loooooovvvvve....
Les Gardiens de la SF de Roanneétaient là, les auteurs invités aussi… enfin, presque.
On regrettera l'absence de notre ami Reed man,  de Lugdunum comics (ex Organic comix, Lyon), victime semble t-il d'un mauvais timing sur son rencard à la gare. :-(

Les libraires, comme d'habitude étaient nombreux, et tous les styles étaient représentés, avec tous les prix.
De bonnes occasions étaient possibles. (voir ci-à droite)

David Gaurand et Jerome Longeray, des Gardiens de la SF,  nous ont encore éblouis avec une belle collection de figurines et goodies autour de la série  Game of Throne,  dont une tête de dragon grandeur nature (voir ci en bas), sorte d'amuse-gueule pour le reste du corps qui sera à voir et "toucher" les 16 et 17 Novembre à l'espace congrès, lors de leur .. troisième convention, si je ne m'abuse.
Des oeufs, oui, mais...

Les auteurs de romans SF étaient aussi là, même si il ses sont sentis un peu trop seuls à leur goût…

L'expo de Wasterlain et ses hommages à Hergé était assez cool, et personnellement j'aurais bien apprécié la vente d'un recueil de ses dessins couleur. Contempler aussi des originaux (collection perso de... notre chasseur de dédicaces local bienconnu ?...) est toujours agréable (Rosinski, Derib; Swof...)

En tous cas, le public a répondu présent, sur les deux jours, avec un  pic le Dimanche après-midi, et... en ce qui me concerne, j'ai beaucoup apprécié la présence d'une petite vingtaine de personnes venues pour écouter ma conférence sur les comics d'horreur.
Le "Démon" est en lui !
Les échanges ont été nombreux et intéressants. Tout comme les discussions sur mon stand.



Cela fait envie de recommencer. Je serais d'ailleurs bien resté plus longtemps encore…


(*) Merci à toute l'organisation du village du livre d'Ambierle, dont l'accueil a été très apprécié. Et merci à Jo Taboulet, sur qui repose quand-même beaucoup cette manifestation, ou en tous cas, son âme.

>; Vivement le 16 et 17, qu'on remette quelque chose du même goût à l'espace congrès avec les gardiens de la SF.
Avec Superskunk, notre héros local 2014 !

Teuk shadow : encore du grand Olivier Paire !

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Teuk shadow
Ce petit fascicule promo m'a été gentiment offert par mon pote Olivier Paire (aka "Pétrus", aka Petelus), au festival sf et BD d'Ambierle le week-end dernier.
Un petit truc relié au fil, de 20 pages, N/b/gris, format A5, mal photocopié en 1 couleur marron sur la couverture et mal collé.
C'est d'ailleurs pour ça qu'il me l'a filé. :-).

En fait, ce petit comics, plutôt manga d'ailleurs, puisque dessiné et édité à l'envers, a été prévu au départ en version numérique pour un concours et ne devait pas sortir ailleurs.

Mais bon, il est toujours intéressant de trouver des petites chose de ce type, auprès de copains, surtout lorsqu'elles ont un goût de reviens-y.

J'ai déjà eu l'occasion de parler d'Olivier sur ce blog ; ...et ailleurs. Olivier faisait partie de notre collectif Onabok, (Ikon & imago), avec d'autre copains, et on avait apprécié son talent de dessinateur et de conteur au début des années 2000. C'est pourquoi notre petite structure avait publié son Gutt, space pioneer, et Gash larage.
Déjà un style fusion mixant manga et comics, avec la verve et la poésie bien particulière de "celui de vison".

Mais depuis la démise de notre structure d'édition, Olivier a eu on va dire un peu de mal à trouver preneur des nombreux projets qu'il travaille sur son site :
http://www.celledevison.com/

Pourtant, quelques apparitions furtives n'auront sans doute pas échappées aux plus perspicaces, comme une ou deux planches super sympa dans la revue "La Muse" roannaise, à l'occasion d'une interview rigolote accordée à votre serviteur  pour celle-ci, ou dans le fanzine "Guère épais".
Un vieux ninja qui préfère se rêver en plante,
pour pouvoir s'en sortir....

Il est un fait, c'est qu'Olivier a du talent, et que j'ai personnellement adoré ses planches de gangsters 70's, et celles de zombies, ("Les bandits", et"La nuit à des dents"), qui restent pour l'instant inédites ailleurs que sur son site.

Il a choisi il y a un an de s'auto-publier avec un petit format broché, mettant en scène ses personnages bizarroïdes de la NS Korp. Un univers très personnel et particulier, que lui seul...comprend vraiment. :-)
Mais si l'humour était bien présent, dans cette SF d'un genre à part, le format et la qualité finale de la brochure ne rendaient pas justice à ces atouts.

Bref, aujourd'hui, cet épisode introductif d'un vieux ninja cassé, qui se rêve en tournesol pour pouvoir revivre, possède son pesant d'action, de poésie et de philosophie, tel que nous a habitué son auteur dans ses meilleurs moments, et il me donne l'occasion de dire à nouveau du bien d'Olivier Paire, qu'on aimerait ici voire enfin reconnu et révélé par une structure d'édition digne de ce nom.

Teuk shadow mériterait de voir une suite.

Fox-boy : la renaissance du super-héros à la française

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Fox Boy
Tome 1 la nuit du renard

Laurent Lefeuvre
Delcourt
24 Sept 2014

Laurent Lefeuvre a été découvert par la plupart des lecteurs assidus grâce à son album Tom et William, paru en 2012, dans la célèbre collection "Signé" du Lombard. Déjà un symbole, et une référence, ou plusieurs pourrait- on dire, vu le nombre de clins d’œil  à l'univers des comics et à l'enfance porté alors aux sein du récit.
Puis, cependant que nos amis bretons faisaient la connaissance avec un garçon renard : "Paotr Louarn", dans la revue Louarnig, les éditions Mosquito ont proposé l'édition d'un superbe recueil de (fausses) couvertures, toujours liées à l'univers comics, mettant cette fois-ci davantage en avant la passion de Laurent pour les vieilles éditions françaises Lug, ou Aredit des années 70.
"La merveilleuse aventure des éditions Roa": une superbe mise en abîme, qui bien qu'à part, se positionnait comme un pendant à Tom et William.
Les amateurs de comics ont quant à eux pu suivre à nouveau le garçon renard grâce à Hexagone comics (Thierry Mornet), et son "Garde républicain", puisqu'un épisode inclus dans le tome 2 de cette nouvelle série 100% française voit Paotr louarn et le garde, associés pour le meilleur. Un bonus "inédit" mais pas exclusif, car pour être exhaustif, il aurait aussi fallu mettre la main sur Paotr louarn le comics, publié à l'occasion du festival "Quai des bulles" en 2012, sorte de préquelle à l'album publié aujourd'hui par Delcourt.*

Dans ce tout nouveau et bel album cartonné, de la collection Comics fabric, sous-titré (avec un sticker) : "Les débuts d'un super-héros breton", l'auteur redéfinit les origines de la transformation de Pol Salsedo, jeune lycéen rennais, qui un soir de rixe avec d'autres lycéens, se réfugie dans une fête foraine, et, sans ses lunettes, se retrouve dans la boutique d'un occultiste, qui va lui faire "don" d'un étrange "malédiction". Paul sera désormais un renard garou (d'après l'animal empaillé qu'il a aperçu au fond de la boutique), et aura les atouts de cet animal.


...Les lecteurs qui avaient eu l'occasion et la chance de lire les fameux premiers épisodes cités plus haut, retrouveront donc les aventures de ce jeune garçon attachant, mais avec une différence notable : Laurent nous présente un garçon au profil plus abouti, c'est à dire un caractère pas folichon, voire un peu bête, qui va, à l'occasion de cette transformation, pouvoir faire le point sur sa vie et changer petit à petit.
Les relations avec ses copains lycéens sont aussi abordées, ainsi que celle avec une copine.

L'apparition d'une sorte de vilain, sous les traits d'un jeune "loup" de la finance armoricaine : Mickael Narek (Keran ?), patron de Bretek industries augmentent aussi le potentiel scénaristique de la série, tout en créant là encore un clin d’œil au Tony Stark de chez Marvel…D'ailleurs, notre riche magna est cité au passage avec humour.

Paul Salsedo, un super-héros rennais... qui a réussi son bac !


Autre citation à peine voilée : celle de Tom, en début d'épisode, qui connait tout du super-héros, comme s'ils avaient déjà eu à faire ensemble. Normal, on relira "Tom & William" pour s'en assurer. :-) 
Les plus férus apprécieront le passage de la boutique du mage, page 37, où l'on pourra deviner l'influence du maître Berni Wrightson et de son récent "Frankenstein, alive alive" sur notre auteur.

Bref, "La nuit du renard" se lit d'une traite avec beaucoup de plaisir, que l'on connaisse ou pas déjà le personnage. Les amateurs de comics apprécieront, tout comme les amateurs de bande dessinée franco-belge.
Il est en effet pas courant d'assister à la naissance d'un nouveau (super)- héros 100% français, et franchement, lorsque ses aventures sont racontées et traitées avec autant de talent et de bonne humeur (Tout en traitant ouvertement de sujets sociaux et politiques : on parle ici de Bretagne mais pas que…), on ne peut qu'être conquis.

Vivement la suite !


Retrouvez une interview complète de l'auteur
dans la revue "les Sorciers de la galaxie comics"

(*) Laurent fait partie du comté d'organisation depuis 3 ans.


Fête du livre de Saint-Etienne 2014 : un oeil du côté de la bande dessinée

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29eme édition de cette fête du livre incontournable sur le département et dans la région:
super temps ensoleillé ce Dimanche, et balade très agréable place Jean Jaurès, de l'hôtel de ville et Dorian, en famille.
C'était l'occasion de retrouver cette année pas mal de copains ou connaissances, signant quelques ouvrages et bandes dessinées, et de rencontrer d'autres (jeunes) auteurs, pour la plupart promis à un bel avenir (dans l'absolu.) :

Franck Perrot et Cédric Fernandez pour leur Saint Exupéry chez Glénat, Christian Chavassieux (le doyen) pour son roman : "l'Affaire des vivants" (Phébus), Guillaume Griffon pour "Apocalypse à Carson city" (Akileos), Gulzar Joby,écrivain SF et polar stéphanois, tout comme les amis Deloupy et Alep de Jarjille.

Gulzar était sur le stand d'Abri-bus, association stéphanoise aidant les jeunes éditeurs indépendants. A côté de ses propres écrits et participations à diverses anthologies ou revues : "Destination système solaire, Destination mars", Galaxies, ..etc. on pouvait trouver des strips et fanzines stéphanois et lyonnais de qualité.
Dommage que mon propre "Gardiens de la galaxie comics' ait été oublié à la librairie l'Etrange RDV ! , mais ce fut l'occasion de discuter un peu et de mieux faire connaissance. (Facebook, c'est cool, mais en vrai c'est encore mieux.:-)


Le stand de la librairie "Des bulles et des hommes" mettait en avant les cavaleries lourdes : auteurs "Soleil, Glénat, Akileos..., tandis que l'Etrange RDV de Gérardmettait les bouchées double avec les plus indépendants : Jaime Martin, Tony Sandoval, Thiriet, Riad Sattouf, Damien Vidal, Maud Begon, Laetitia Rouxel...





Cédric, Franck, et votre serviteur.
Heureux de retrouver Cédric Fernandez, d'origine roannaise, parti à Aix en provence il y a quelques années faire ses armes auprès des collègues de l'atelier Gottferdom. Atelier qu'il n'a pas quitté depuis.
...Après différents travaux et un album d'aviation chez Zephyr, (pseudo Rivera), le revoilà sous son vrai nom avec cette superbe bio chez Glénat, consacrée à Antoine de saint Exupéry.
Son dessin au trait fin s'est affiné et surprend par sa précision. Le découpage est aussi très maîtrisé, et, associé aux superbes couleurs réalisées par Franck Perrot, donne à lire un album réussi.
On aimerait pouvoir découvrir les aquarelles de Franck en bonus dans une édition de prestige, mais, tirée à environ 11.000 exemplaires, nul doute que cette première édition sera une des réussite de ces fêtes de fin d'année.

En parlant de roannais, heureux de revoir aussi Steve, ("Sarujin"), autre illustrateur d'origine roannaise, qui propose ses travaux chez différents éditeurs, (couvertures romans, revue jeunesse…) et dont aimerait croiser le nom sur une belle édition à l'occasion.

Laettia Rouxel Photo : F. G.
Sur le stand de l'Etrange RDV, j'ai eu le grand plaisir de découvrir le talent et la gentillesse de Laetitia Rouxel, dont la nouveauté chez Jarjille : "Un quart né", après un BN chez le même éditeur, apparaît comme un super roman graphique sur le sujet de la maternité. Mais que dire de "L'homme semence", dont Laetitia m'a gentillement parlé en détail.
Ce roman graphique épais, réalisé tête-bêche avec sa collègue Mandragore est déjà une beauté en soi, mais le récit, adapté de l'histoire (vraie ?) de Violette Ailhau, paru en 1919, relève du bel exercice de style. Un ouvrage que je vous conseille chaudement.

Le site de l'éditeur :  http://www.editions-parole.net/?wpsc-product=lhomme-semence-2
Son blog : http://ovomorin.canalblog.com/

Maud Begon, quant à elle, a réalisé "Bouche d'ombre", chez Casterman en Mai, et il fait nul doute que cet album (premier d'une série sur 4), devrait trouver son public. Dessin superbe, en couleur au trait non encré, et histoire originale sur le thème du spiritisme. Une autre belle découverte.
Flora, l'une de mes 2 filles ne s'y est pas trompée.

Damien Vidal
, auteur lyonnais, aussi repéré par Jarjille il y a quelques temps avec un BN, a réalisé récemment "LIP",  chez Dargaud, en hommage à la fameuse grève de la société horlogière de 1973. Avec ce roman graphique documentaire, il rentre aussi dans la cour des grands et les projets vont s'enchaîner.
Le Fil, BN chez Jarjille ©Damien Vidal

…J'aurais aimé discuter et acheter du Tony Sandoval, ce mexicain résidant à Genève, habitué des salons français, dont le style "rock enfantin" m'enchante, ou avec Jaime Martin, dont j'avais adoré le "Toute la poussière du chemin"... discuter avec les autres auteurs... tous sympathiques au demeurant et leur prendre un album. Mais je n'ai eu, ni le temps, ni le budget :-)

Frustration... sinon nécessaire...au moins obligée :-)     A l'année prochaine !

La suite en images sur ma galerie photo d'auteurs ici

Les aventuriers du ciel : premier journal illustré de science-fiction français ?

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Amis de la SF, bonsoir.

Vous pensiez avoir tout vu ?  
Et bien attendez de découvrir les récits de Tintin, dans les Aventuriers du ciel, journal illustré paru en 1935, et écrit par R. M de Nizerolles.

Les voyages extraordinaires d'un petit parisiendans la stratosphère, la lune, et les planètes sont d'un charme désuet qui ravira les plus habitués d'entre vous.

1935, vous imaginez ??

N'est-ce pas mignon ? :-)

Certes, la bande dessinée a déjà depuis un an son Flash Gordon aux USA, et Tintin existe depuis 1929 en Belgique, (mais bon, le copyright belge, hein !...),
mais.. en France, et avec des couvertures comme ça ?

Je laisse Kalev en parler mieux que moi sur son blog 


et promet pour ma part de publier ici en exclusivité (relative ?) les superbes couvertures d'une grande partie de la collection de mon ami Michel K.

Enjoy !

 




Damien Vidal : un héros ordinaire... au service de LIP

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J'ai donc fini de lire hier le LIP de Damien Vidal, que j'ai eu l'opportunité de croiser à la Fête du livre de Saint-Etienne, mi- Octobre.(Voir l'album photos)
Ce gros roman graphique, publié chez Dargaud, excusez du peu, raconte l'aventure des LIP, ces ouvriers de la célèbre entreprise d'horlogerie, qui a connu de sérieux soubresauts en 1974. Sujet superbement scénarisé par Laurent Galandon, qui remet non seulement en perspective le conflit, mais développe surtout de superbes instants de vie. Cela est remarqué par jean Luc Melenchon, qui signe l'avant propos, et resitué dans le contexte historique par l'ancien PDG, en fin de volume.

Ce bouquin connait un bon succès, et c'est normal, vu le sujet, mais  on aurait tort de ne pas s'attarder aussi sur la qualité graphique du travail de Damien Vidal, qui produit là un  noir et blanc aquarellé à l'encre de chine (je suppose), remarquable. Non seulement la mise en page est agréable et dynamique, mais le traitement des personnages, de leurs expressions et de leurs mouvements sont d'un réalisme qui force le respect. Tout cela dans un style rond et fluide.
...Beaucoup d'émotion à la carte.

Damien aux côté de Maud Begon

On avait jusqu'à présent, et entres autres, dans le genre récit de "reportage" : Etienne Davodeau, ou encore Squarzoni,  et dans un style un peu plus personnel : Fabrice Neaud.
Il faudra dorénavant compter sur Damien Vidal, même si l'on espère que vu son talent, il pourra développer sans tarder un récit plus personnel, aussi long, mais dans l'esprit du "Fil' paru en 2011 chez Jarjille.

A lire : son interview sur Baz-art

Sarah, l'horreur selon Bec

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Pas une nouveauté, mais on s'en fiche, on n'est pas sur Nebular store ! :-)

Sarah, T1 à 3
Christophe Bec/Stefano Raffaele
Les Humanoïdes associés
Mars 2013

Hummm..une bande dessinée avec une couverture pareille, sentant bon le récit fantastique débridé, monstre vampirique en arrière plan, (cf T1), prêt à faire du mal ? à cette belle demoiselle… il n'en faut pas plus pour allécher l'amateur.
L'intérieur est tout aussi emballant, et... quoi ? deux auteurs de talent au menu :

Christophe Bec, que l'on ne présente pas puisqu'il est sur tous les front avec des albums chez les plus grands éditeurs, sur des séries à succès (la plus récente étant Carthago, qui cartonne), au scénario comme au dessin (Prométhée, Sanctuaire…), et Stefano Raffaele, dont on a eu l'occasion de parler il y a peu pour la ressortie du Loving dead, là encore passé une première fois inaperçu en librairie*, et dont le dessin précis au trait assez fin se pose parfaitement sur les ambiances écrites par le scénariste.

(*) En effet, ce Sarah a tout d'abord paru en 2008 chez Dupuis : 2 tomes, avant de voir le troisième publié aux Humanoïdes, qui ont ensuite proposé l'intégrale.

Bref, on est content de pouvoir enfin lire cette mini série  d'une seule traite.

L'édition T1 de chez Dupuis (2008)
Sarah vient vivre dans la montagne non loin de Little valley, au nord de Salamanca, dans l'état de New York, avec David, son compagnon. Elle essaie de se reconstruire, suite à un passé douloureux lorsqu'elle était enfant. Elle se parle à elle-même, et on comprendra plus tard que le personnage qui l'accompagne intérieurement était une petite fille, qui comme elle, a subit les atrocités d'un serial killer, mais n'en a pas réchappé.

Mais à Little valley, dans les anciennes mines d'or, vit une étrange créature…et les habitants du village gardent un secret, qui est encore plus terrifiant…
Le passé va rattraper Sarah.

...On apprécie Christophe Bec pour ses récits de science-fiction ou de fantastique aux limites de l'horreur, et cette série a délibérément des allures de Stephen King, car l'auteur s'est inspiré d'un fait divers effroyable arrivé au Japon, dans le ton. Ce dernier est donc résolument à l'angoisse et l'horreur, et on apprécie le traitement tout en suspens, bien que la chute soit peu habituelle. On a ici tous les éléments du récit angoissant, avec l'ombre de tueurs tous plus inquiétant les uns que les autres.

Un sans faute, qui rappellera dans les ambiances le films Secretà ceux qui l'ont vu, ou la BD Candy mountains (Ankama), pour le côté serial Killer.

> A déguster sans modération, mais réservé à un public averti tout de même, des scènes pouvant heurter les plus sensibles.

A lire : l'interview de Christophe Bec sur Scenario.com
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